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END | Nalepa | Victor

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Odette
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Sam 13 Juil - 22:57

Cette vision qui lui revenait sans cesse. Son ami blessé agonisant sur le sol, luttant pour ne pas sombrer dans un sommeil profond... Jusqu'à ce que ses forces le quittent  et qu'il se voit dans l'incapacité de combattre les bras de Morphée plus longtemps. En un sens, c'était mieux ainsi. De retour à Slumberland son corps allait petit à petit retrouver son écla- sa santé d'avant. Pas son éclat. Personne ne pouvait faire un voyage dans l'autre monde et en ressortir indemne, des séquelles étaient obligatoirement laissées sur le corps ou dans l'esprit. Les Slumbers et les consciences qui se rendaient à Nightmareland ne pouvaient pas savoir ce qui les attendait, la curiosité était souvent piquée à vif, les inconscients se prêtaient au jeu de l'aventure, l'envie de la découverte de trésors qui sait, les guettait à chaque instant.
Odette pouvait dire ce qu'elle voulait, critiquer ce qu'elle voulait, en attendant elle ne s'y était jamais aventurée. Les conséquences des actions du roi de ce monde maudit et les restes des corps de ceux qui revenaient vivants lui suffisait amplement. Le cygne blanc avait assez à faire dans ce royaume meurtri par les cauchemars pour partir dans un autre où tout ne devait être que désolation et obscurité. Chaque jour elle se regardait dans le miroir, contemplait son reflet, ses échecs... Les habitants des royaumes perdaient espoir, les Slumbers priaient pour que leurs cauchemars ne soient pas réalisés, certains décidaient même de mettre fin à leur existence devenue désastreuse, les consciences piégés essayaient vainement de se révolter, les Nightmares étaient eux aussi touchés et hallucinaient. Seuls quelques uns arboraient un sourire de victoire et de satisfaction. Odette n'arrivait pas à arranger les choses, une simple action pouvait prendre une ampleur si grande, si néfaste pour le reste des citoyens. Tous les jours, le cygne blanc perdait un peu plus espoir. Tous les jours, son essence luttait contre les idées morbides qui pouvaient traverser son esprit même l'espace d'une seconde. Et tous les jours elle se reprenait, sachant qu'elle ne devait pas abandonner. Elle le faisait pour elle, pour ses amis, pour ses protégés, pour ses ennemis, pour les gens qu'elle voyait et qu'elle ne voyait pas, pour tout le monde. Ils avaient tous besoin d'elle, elle, l'espoir. Et aujourd'hui Victor avait besoin d'elle. Ils s'étaient quittés la veille, tout s'était passé furtivement. Il s'était assoupi, elle avait veillé jusqu'à ce qu'elle aperçoive deux silhouettes. Ces deux silhouettes masculines aidèrent le cygne en soulevant le soldat inconscient et suivirent le guide à la trace. Le groupe arriva devant la suite et la porte s'ouvra pour y retrouver Lucien qui avait entendu le grabuge dans le couloir. La rouquine, ne connaissant pas vraiment Lucien mais sachant que Victor et lui étaient vraiment proches lui confia la garde de son amie. Elle ne savait pas pourquoi, mais inconsciemment elle savait qu'elle pouvait lui faire confiance. Paradoxal non ?

Le temps s'écoulait, lentement, depuis cet événement.
Aurore.
Matin.
Jour.
La seule nuit du mois avait disparue et le soleil tapant de Slumberland était de retour. Le temps pouvait de nouveau se figer jusqu'au mois prochain où la nuit reviendra et le ciel sera recouvert de ce manteau noir parsemé d'étoiles brillantes, pourtant si seules dans cet univers infini... Perdue dans les nuages, Odette était figée devant sa porte vitrée. Elle n'avait pas la foi de sortir. Elle n'avait la foi à rien. Les images arrivaient et partaient, restaient plus ou moins longtemps. Victor était blessé, il agonisait, il souffrait...
Odette pris la poignée de sa porte d'entrée d'un coup sans réfléchir. Elle ne se souvenait même pas avoir traversé sa chambre. Son esprit lui dictait d'aller voir Victor pour savoir comment il allait. Elle devait savoir s'il se portait bien. Si toutes les plaies avaient bien cicatrisées. Normalement oui, mais Odette était su ce coup un peu septique. Elle s'inquiétait. Arrivée devant la porte, elle toqua. Personne ne répondait. Lucien était-il parti ? Avait-il laissé le grand brun sans surveillance ou était-il désormais à même de rester seul...
La rouquine ouvrit lentement, essayant de ne pas faire trop de bruit. Pourquoi en fait ? Elle voulait se faire passer pour un cambrioleur ou quoi ? Enfin bref, quand celle-ci fut complètement ouverte, le cygne pu voir qu'au bout du lit, une silhouette y était installée. Victor. Il était là, debout. Il avait l'air d'aller bien. Odette eu un instant de décompression. Ses muscles se relâchèrent et son souffle se fit plus régulier. Son ami était réveillé.

D'un pas assuré, Odette s'avança vers la silhouette imposante et fragile à la fois. Toute contente de le voir plus présentable. Néanmoins pour ne pas l'effrayer, ce qui était plutôt une pensée stupide d'après elle, elle s'arrêta près de l'autre extrémité du lit, effleurant les draps de celui-ci. Peut-être ne l'avait-il pas entendue.

« Victor. »


Dernière édition par Odette le Dim 23 Fév - 22:38, édité 1 fois
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Victor
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Mar 16 Juil - 1:11

Victor était un peu différent maintenant.
Il avait rarement aussi mal dormi – il ne savait pas, d’ailleurs, que cela était seulement possible à Slumberland. Les ressors du matelas lui donnait l’impression de s’enfoncer dans ses côtes, le ronronnement due à la respiration de Lucien lui transperçait les tympans et son propre souffle lui brûlait les lèvres. Sans n’avoir jamais véritablement l’impression d’être réveillé, il sentait tout ce qui se passait aux alentours – chaque bruissement, tous les sons et murmures. Lui qui croyait se rétablir dans ce sommeil si profond souffrait de plus en plus : il avait bien senti qu’on l’emmenait dans sa suite mais il avait été incapable de se réveiller, se sentant avalé par le sol, comme subissant une véritable descente d’organes. Il était lourd, lourd, lourd comme jamais.
Lui qui avait constamment la tête dans les étoiles.

Quand il avait enfin réussi à ouvrir les yeux il avait la sensation d’avoir dormi pendant une décennie.
Il était perdu, ne sachant plus vraiment où il était – et ce malgré le fait qu’il en ait eu pleinement conscience durant son repos. Il avait cherché du regard son colocataire et ami avant de constater qu’il n’était pas là. Ses os craquaient un à un alors qu’il avait entrepris de se lever – il se sentait complètement vide. Vidé, en fait. Comme si on lui avait ouvert le ventre pour en enlever ses tripes.

Il se sentait envahi par le néant.

Après de nombreux efforts il s’était résigné à prendre une douche, se sentant soudainement effroyablement mal à l’aise dans cette suite – beaucoup, beaucoup de personnes y étaient passées. Pourtant celle qu’il avait invité à le rejoindre n’y avait jamais mis les pieds.
Il y avait quelque chose qu’il voulait faire avec elle ; quelque chose qu’elle serait la seule à comprendre.

Il avait enfilé un jean et une chemise, se demandant depuis combien de temps il possédait ces pièces de vêtements dans ses affaires. S’étant assis sur son lit, il avait trituré sa veste d’uniforme, y observant les tâches de sang caillée, les brûlures, les déchirures et les défauts. Son cœur se serra à cette vision : il comprit, en posant les yeux dessus, qu’il était soudainement incapable de s’en séparer – il lui manquait quelque chose.
Lui qui s’était rempli de sentiments était complètement vide.

Il voulait comprendre pourquoi, il devait trouver de quoi calmer ses peines.
Combler son cœur.
    « Victor. »
Il se leva d’un coup, oubliant les douleurs à ses articulations pour se retourner vers son amie. Il sourit sans le vouloir – sans faire exprès. Il se sentait un peu moins mal – sans faire exprès.
En deux pas il la saisissait déjà dans ses bras, fracturant ses membres dans une douleur qu’il embrassait avec plaisir. Pour nicher son visage dans son cou, il la souleva du sol, sans un mot. Victor était vide vide vide, éternellement.
Il se remplissait de sentiments.

Il aurait pu lui murmurer tout l’amour qu’il ressentait pour elle.
Le problème : c’est qu’il était vide.
Il n’avait plus du tout d’amour au fond du cœur.
    « Tu es venue. »
Il la reposa au sol, la gardant contre lui, il remit ses cheveux derrière ses oreilles.
Et alors qu’il lui parlait, il plongea la pièce dans le noir le plus complet par sa seule volonté.
    « J-Je veux faire ; q-quelque chose avec toi. »
Il la bascula avec douceur – mais non sans surprise – sur le lit. Positionnant ses mains pudiquement sur son corps pour la placer correctement, la surplombant de toute sa grandeur. Il prit quelques secondes à rester comme cela, plongeant son regard dans le sien d’une façon étrangement impassible. Après un long silence, il leva les yeux vers le plafond et murmura.
    « Regarde. »
Odette venait probablement de constater quelque chose : cette suite n’avait, en vérité, aucun plafond. Cette pièce donnait sur l’immensité d’un ciel étoilé, plus magnifique encore que celui de Slumberland. Ce décor était d’une telle infinité qu’il semblait avoir englouti tous les meubles qui composaient précédemment la pièce : chaque parcelle de vue était occupée par des étoiles scintillantes dont, Victor en était certain, chacune représentait quelque chose.
Pour permettre à Odette de regarder il se dégagea et s’allongea à ses côtés, la tête penchée dans sa direction et confortablement installée sur un coussin.

Là, juste en cet instant : il eut l’éphémère impression d’être heureux.
Ou du moins de ne plus souffrir du tout.
    « Je v-voulais qu’on regarde les étoiles; juste t-tous; les deux. »
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Odette
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Mar 16 Juil - 2:50



« Tu es venue. »
C'était tout ce qu'il avait réussi à murmurer. C'était tout ce qu'il avait réussi à dire alors qu'elle avait vu dans ses yeux tellement de choses, sans vraiment voir quoi que ce soit. Il avait changé, radicalement même. Odette remarque de suite cette transformation qui venait de s'opérer chez le soldat. Nightmareland l'avait bouleversé. Ses vêtements étaient toujours crasseux, boueux, tâchés de sang, troués... ses vêtements qui auraient dû être comme neuf à l'heure qu'il est. Victor avait changé, Victor avait changé.

Il l'avait prise dans ses bras et serré si fort. Jamais il n'avait fait ça au paravent, même dans les jardins intérieurs alors qu'elle lui avait ouvert son âme. Il la tenait comme s'il se tenait à une encre, qu'il ne voulait pas la perdre. Même Odette s'en rendait compte – c'est dire la force de sa pensée à travers ses mouvements. Le langage n'était pas que le langage parlé, il se transmettait aussi à travers ses gestes. Et la jeune fille le sentait. Elle pouvait l'effleurer de ses doigts délicats. Écrasée dans ces bras frêles, le cygne blanc se sentait liée au soldat. Ils avaient vécu quelque chose ensemble et cela restera pour toujours un instant que ni l'un ni l'autre n'oubliera. La rouquine aurait habituellement essayé de s'extirper des fragiles enlacements de grand brun car elle n'était pas ce qu'on pouvait appeler quelqu'un de tactile, mais cet instant était unique. La remerciait-il ? Était-ce ainsi qu'il voulait lui dire merci pour être arrivé là-bas, à la ceinture de nuages cette nuit-là... cette fameuse nuit. Lentement il la reposa au sol, permettant à la jeune fille de retrouver son souffle et de le réguler. Ces retrouvailles ne l'indifférait pas. Odette était émue.

La Slumber sentait les émotions arriver comme des flots enragés prêts à couleur leur cible. Alors que ce n'était qu'un simple bonjour techniquement. Odette devenait trop sensible avec Victor, c'était mauvais. Le cygne n'avait pas le droit d'être doux, enfin d'être doux involontairement. Il devait rester dur, rester droit, ne pas flancher. Il avait le poids de l'espoir sur le dos et pour l’insuffler chez les autres il devait avoir les épaules dures. Victor était un danger pour lui. Mais Odette ne pouvait pas se résigner à quitter cette enveloppe charnelle si fragile... Plus Odette le regardait, plus elle s'apercevait qu'en fait il était déjà cassé, de l'intérieur. Son regard était en même temps plein de joie et en même temps creux. Il remettait soigneusement ses cheveux de feu en place, Victor était quelqu'un de méticuleux, mais elle avait l'impression que cela ne représentait plus rien pour lui, que ce n'était qu'un réflexe que sa main avait effectué mécaniquement. Odette pouvait encore reconnaître Victor, son Victor, sans vraiment le retrouver dans ces traits fatigués et traumatisés par les scènes qu'ils avaient vécu. Elle ne pu formuler un mot. Pour la première fois, le cygne blanc se retrouvait muet devant le bègue. Quelle ironie.

Facilement, le soldat fit basculer la rouquine. D'abord celle-ci ne comprit pas ce qui lui arrivait. Mais bien vite elle se rendit compte de la position dans laquelle ils se trouvaient. Victor se trouvait au-dessus d'elle, avec ses mains sur son corps, tous deux couchés sur un lit, dans la nuit noire. La rousse écarquilla les yeux pendant une fraction de seconde cependant elle reprit rapidement ses esprits. Elle ne devait pas montrer à Victor qu'elle pouvait ne pas être tranquille ainsi, elle devait lui faire confiance, lui montrer qu'elle croyait en lui ; même si son esprit lui avait ordonné de se séparer de lui et de déguerpir de ce lit au plus vite. Le cygne devait garder le contrôle sur ses émotions. Et ce pauvre soldat compromettait tout. Son cœur s'emballait, son pouls accélérait. Le corps d'Odette réagissait alchimiquement à cette position on-ne-peut-plus douteuse. Au fond d'elle-même, la rouquine voulait répondre à des pulsions purement scientifiques. Elle voulait le toucher, comme lui la touchait. Elle voulait le sentir plus près. Elle... Non. Son corps. Son corps voulait tout ça. En effet, nos avons beau nous trouver à Slumberland, les règles de la chair sont les mêmes. Mais heureusement pour Odette, qui ne comprenait jusque-là rien du tout à ce qui se passait, Victor détourna son regard pour observer le plafond en lui chuchotant :

« Regarde. »
Mais Odette n'avait pas eu besoin de son indication pour apercevoir ce qu'elle pensait probablement ne jamais voir dans une suite. Des étoiles. Des étoiles, partout. Elles étaient apparues au milieu du plafond et lentement elle envahissaient la chambre entière. Elle déferlaient ainsi, pour prendre leurs places attitrées. La rouquine stupéfaite s'était relevée jusqu'à sentir la veste du soldat sur son top beige. Elle déposa une main sur son avant-bras, histoire de l'informer qu'elle regardait par dessus son bras. C'était tout simplement magnifique. Cette fois-ci sa respiration s'était arrêtée, trop emballée par ce que ses yeux croyaient observer. Alors Victor, pour ne pas gêner sa vision, se laissa tomber à côté d'elle, la tête penchée vers elle. De même Odette se laissa retomber dans le lit et détendit ses muscles, il ne la touchait plus. Elle pouvait à nouveau respirer. Lentement, la Slumber régula son souffle puis une fois calmée et rassurée par ce qui se passait, elle se tourna légèrement en direction de son ami. Les draps soyeux glissaient sous sa peau.

Ils restèrent un moment allongés ainsi, coupés du monde extérieur. C'était ce qu'il fallait à Odette. Un moment de relâchement total. Alors elle planta son regard dans celui de son acolyte qui semblait cette fois heureux. Il était simplement heureux.

« Je v-voulais qu’on regarde les étoiles; juste t-tous; les deux. »
Gentil Victor. Il était un peu niais d'après le cygne et celui-ci savait que ce pouvait être dangereux. Le bègue pouvait apporter à Odette bien des choses de par sa naïveté. Des connaissances qui changeraient Odette et cela... le cygne ne pouvait pas le laisser passer. Mais Odette s'en fichait, pour l'instant. Elle était bien là, avec lui, sous ces étoiles les unes plus brillantes que les autres. Alors elle décida de se rapprocher jusqu'à ce que leurs fronts se touchent. Elle était vraiment bien là, avec Victor. Et elle espérait qu'il éprouvait la même chose qu'elle.

« C'est magnifique. »
C'est tout ce qu'elle arrivait à chuchoter, elle aussi. Sa parole s'était envolée depuis quelque peu. Bien sûr elle pouvait encore parler sans problèmes, mais elle n'en voyait pas trop l'importance face à ce spectacle. Quels mots pouvaient décrire cette immensité sublime ? Aucuns. Mais ils pouvaient définir ce qu'Odette ressentait en cet instant précis, avec Victor.

« Je me sens bien ici avec toi. Je veux dire... vraiment bien. Et toi ? »
Et la fille aux cheveux de feu encra ses mirettes de glace dans celles du langage.
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MessageSujet: Re: END | Nalepa | Victor END | Nalepa | Victor Empty
Mar 3 Sep - 22:23

    « Je me sens bien ici avec toi. Je veux dire... vraiment bien. Et toi ? »

Il allait répondre que oui – ce serait le plus beau de tous ses mensonges. Alors il sourit, les yeux humides, il ouvrit la bouche, restant silencieux pendant une seconde entière.
Il aurait pu seulement répondre que oui, parce que ce n’était pas entièrement faux. Mais il y avait autre chose. Quelque chose qu’il avait ramené sur son dos en revenant du pays d’en bas.

    « Je suis malheureux, Odette. »

Le dire d’une traite, dans ce murmure si mélodieux, avec ce sourire triste sur le visage – comme s’il était inscrit dans sa chair ; faire comme ça, comme si ça n’avait pas d’importance et que ça ne changeait rien, c’était très cruel. C’était injuste envers Odette parce qu’elle n’y était pour rien : elle avait commis pour seule erreur d’accepter d’être son ami, de le remettre sur pied quand il était tombé au sol, de le comprendre quand lui n’y arrivait plus.
Victor avait changé, probablement définitivement, et elle devrait faire avec. Elle aussi.

Il ne parvenait pas à la quitter des yeux – fasciné par cette obscurité qui les entourait, dissimulant ses traits dans une pénombre si épaisse tout en étant si légère, comme du brouillard. Il ne voyait que ses yeux bleus qui brillaient dans l’obscurité, ne pouvant s’empêcher de les trouver magnifiques.

    « Mais... »

Il se repositionna sur le lit, ne prenant appuie que sur une épaule pour pouvoir lui faire face. Il avait encore mal aux articulations – alors qu’il était censé avoir été parfaitement guéri. En vérité, on ne le soignerait plus jamais pour de tels maux.
C’était comme ça.

    « M-Maintenant, ça va. »

Quand elle était près de lui, il avait mal – mais ça lui permettait d’oublier, oublier qu’en vérité il était vide à l’intérieur.
Il aimait si fort Odette qu’il avait mal un peu partout quand elle était là, comme si son corps était en ébullition. Son cœur battait plus lentement, plus fort, cherchant ses mots – s’énervant parfois. Il aimait cela ; leurs disputes, leurs silences, leur complicité aussi. Il se sentait un peu moins vide, un peu moins triste.
La vérité c’était qu’il l’aimait plus que les autres – de quelle façon, il l’ignorait. Il ne se serait jamais posé la question. Mais il se sentait bien, là. Il aurait voulu que cette scène dure éternellement – ensemble pour toujours et sous les étoiles.

Il approcha sa main, doucement, posant le bout des doigts contre le ventre d'Odette, l’effleurant à peine. Il baissa les yeux, son sourire s’était effacé. Pourtant Victor n’avait jamais véritablement l’air triste ; un jour, peut-être, il faudrait lui demander comment il faisait.
Pourquoi il semblait constamment heureux alors qu’il ne l’était jamais.

Presque jamais.

    « E-Est-ce q-que; tu m’aimes, Od-dette ? »
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MessageSujet: Re: END | Nalepa | Victor END | Nalepa | Victor Empty
Dim 15 Sep - 9:33

Ici, tout n'est que malheur. Tout s'effondre. Les Slumber disparaissent sans laisser de traces, trop blessés, meurtirs, s'envoyant dans le portail des morts pour ne plus subir d'infamies. Les Nightmares se divisent. Certains se délectent de toute cette terreur alors que d’autres ne reconnaissent plus leur roi déchu. Les consciences, piégées, cherchent des moyens de se protéger. Le FDLS provoque le roi fou, il se croit plus fort que tout. Plus fort qu’Ephialtès. Slumberland est bouleversé.

Mais ici, tout n’est que bonheur. Rien ne s’effondre tout se construit. Sous les étoiles, protégés de tout et de tous, deux demi Slumbers vivent leur moment sur un petit nuage. Un petit nuage néanmoins fragile, une nébuleuse trop frêle, un bouclier trop mou.

Victor était malheureux.

Le nuage se démolit.

Il était comme détruit de l’intérieur… Elle ne savait pas quoi faire ni quoi dire car… Il était malheureux avec elle. Odette ne pouvait pas remplir le trou béant dans la poitrine du soldat. Elle en était simplement incapable. Et ça devait lui faire plaisir d’entendre ça ? Non, bien sûr que non. Alors qu’attendait-il d’elle ? Odette était la perfection, Odette était l’espoir, Odette était… Le cygne blanc. S’il n’était pas heureux en sa compagnie alors quand l’était-il ?

Odette se sentit d’un coup submergée par une sorte de tristesse. Elle baissa les yeux, ne sachant plus où regarder. La rouquine était mal à l’aise. Elle venait de lui dire en quelques mots qu’elle était heureuse et lui l’inverse. Il y avait de quoi douter de la vision qu’il avait de cet instant.

« Mais... »
Ça bouge.

« M – Maintenant, ça va. »
La blague ! Il était malheureux à cause de sa mauvaise position ? Ouais non Odette n’a croyait pas. Elle commençait à fulminer entre deux pensées noires. Le cygne avait décidément le défaut de ne jamais réagir comme il le fallait avec Victor. Odette devait se calmer. Le soldat blessé avait plus besoin de son aide que jamais. Elle ne pouvait pas succomber à des tentations colériques, elle devait soutenir le bègue. Elle releva alors les mirettes pour soutenir celui de son interlocuteur, soutenir ce regard vide qui la contemplait. Il la frôlait sans l’atteindre, il était là sans vraiment être présent. Comme s’il n’était que le fantôme du vrai Victor, celui qui souriait.
C’est alors qu’arriva la question. Celle qu’Odette n’aurait jamais pensé entendre un jour sortir de la bouche quiconque.

« E-Est-ce q-que; tu m’aimes, Od-dette ? »
La claque arriva de plein fouet, et la première chose qui lui vint à l’esprit fut le visage d’Ariane. Ce visage si fin d’une jeune fille innocente dont Victor était tombé amoureux. Le vrai Victor, celui qui était vivant, souriant, joyeux. Il était amoureux d’elle parce qu’elle lui correspondait.

« … Et Ariane ? Tu penses à Ariane là ? »
Odette ne pouvait donc pas lui correspondre, mais ; pouvait-elle correspondre à quelqu’un en particulier ? Le cygne blanc avait-il une âme sœur et pouvait Victor incarner cet être dont Odette avait besoin ? Il était encore trop tôt pour le dire, il serait même presque à jamais trop tôt pour le certifier. Personne ne rencontrait jamais son âme sœur, cela était tout simplement impossible. Et Odette, malgré toute la perfection qu’elle incarnait, n’échappait pas à la règle. Et cela ne pouvait pas être une simple histoire sans futur, pas avec Victor. Elle ne pouvait pas s’engager dans une aventure dans laquelle elle ne connaissait pas l’issue. Pourtant elle voulait tellement lui répondre, son cœur battait si fort. L’aimer ? Impossible… Impossible. Pas ici, pas à Slumberland, pas au pays des cauchemars. Pourtant, elle avait tellement envie de l’approcher de plus près, de le toucher de plus près. Elle voulut sentir ses lèvres contre les siennes, lui insuffler de l’espoir, lui faire ressentir ce qu’elle ressentait…

Elle frôla.

Quand des cris hurlant à la mort éclatèrent la bulle dans laquelle ils étaient. Le sol se mit à trembler, des bruits assourdissants devinrent de plus en plus effrayants. Le ciel s’évapora en une fraction de seconde tandis que les deux étaient projetés au sol. Odette avait agrippé la main de Victor, elle ne pouvait pas le lâcher, pas maintenant. Ils s’étaient accroupis au bord du lit, elle le serrait fort de peur qu’il ne s’envole comme le ciel étoilé et ils attendirent ainsi que les secousses ne s’arrêtent.

« Est-ce que, ça va ? »
La rouquine toisait le bègue pour y identifier une quelconque expression inquiétante tout en se posant la même question en boucle : Que venait-il tout juste de se passer ?
Odette inspira un grand coup, le tremblement était passé. Elle se leva lentement et d’un pas pas vraiment assuré, elle se dirigea vers une fenêtre pour y écarter le rideau afin d’y découvrir :

« Slumberland… s’est - ! »
Cria-t-elle tandis qu’elle s’éloignait de la vitre, effarée, les yeux écarquillés. La rouquine retomba au sol traumatisée par ce qu’elle venait de voir. Victor… ne s’en remettrait pas. Comment pouvait-il ressentir une once de bonheur à présent, alors que notre royaume s’écroulait sous nos yeux ?
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Dim 29 Déc - 2:56

    « … Et Ariane ? Tu penses à Ariane là ? »

Non, il n’y pensait pas. Égoïstement, Victor n’y pensait plus.
Il oubliait très vite, les visages et les sons, les amours et la haine. Il oubliait tout ce qui n’était pas sa vérité, là, juste sous ses yeux. Et la douleur, et la peine, et le vide au fond du cœur il aurait pu l’oublier aussi – comme un mauvais souvenir, l’équivalent d’une connaissance dont le nom ne lui reviendrait pas à moins de la croiser à nouveau. Tout était si simple, ainsi. Mais pourquoi le forçait-elle à se souvenir, d’un avant qui n’existait plus ? Il aimait Ariane, en effet, il l’aimait parce qu’elle était cet espoir de naître à nouveau, d’aimer comme il avait aimé dans le passé, en omettant tout le reste. En ne gardant que la beauté, les rires, les baisers. Ariane avait toujours été cette flèche de son passé qui transperçait sa poitrine, cette douleur dont il ne se rappelait que lorsqu’il la croisait – mêlée d’espoirs et de tout le reste, aussi.
Il l’aimait parce qu’elle était son passé, parce qu’elle lui donnait le sentiment d’être encore Bérenger. D’avoir encore de l’amour au fond du cœur et non de la peine au bord des lèvres.

Il aimait Ariane parce qu’il en souffrait, toujours.
Il aimait Odette parce qu’avec elle il ne souffrait plus. Il ne pensait jamais à Ariane, avec elle, parce qu’il n’en avait pas besoin. Parce qu’il se sentait mieux, là, il n’avait pas à se souvenir. Il n’y avait pas de Bérenger dans cette pièce, seulement Victor. Et Victor aimait Odette, lui.
Victor n’acceptait plus de souffrir.
Il était fatigué d’avoir mal.
Il voulait, il la voulait.

Elle.

    « Mais non j- »

Il n’eut pas le temps de finir qu’une effroyable secousse le fit tomber du lit. Il tenait fermement la main d’Odette pour être certain de ne pas en être séparé, comme si une brèche était encore capable de s’ouvrir à ses pieds en déchirant le sol. Quand les tremblements cessèrent, de très puissants acouphènes l’assaillirent. Il prit sa tête dans ses mains pendant quelques minutes le temps de les laisser repartir. Il finit par se lever, rattrapant tout juste Odette qui tombait à la renverse. Ne pouvant s’empêcher de s’approcher de la fenêtre qui, dorénavant, crachait dans la pièce une lumière aveuglante.

Ses yeux mirent quelques secondes avant de discerner ce qui s’étendait sous ses yeux.
Il avait aussi mal, aussi mal qu’avant. Cette poussière, ce ciel qui s’assombrissait à cause de cette poussière noirâtre. Les routes brisées, les arbres déchirés, les hurlements des habitants dont le sang ne coulait plus des blessures qu’en pensée. C’était comme s’il y retournait, comme si Nightmareland l’avait suivi jusqu’ici.
Il ne voulait pas y retourner – ou rester ici, il ne savait plus où se situait la différence.

Il ne sentait plus rien – le souffle coupé, le sang ne circulant plus dans ses jambes, le brouillard dans la tête. Il aurait pu tomber à la renverse, seulement pour ne plus voir ce qu’il avait sous les yeux. Ne plus être anesthésié par la douleur tant elle se faisait pressante.
Il aurait pu se tuer, là, maintenant, parce que c’était déjà la fin.

Il se tourna lentement vers Odette, et il ne dit rien.
Il n’y avait plus rien à lui dire. C’était trop tard à présent.

Victor n’avait plus d’amour pour personne au fond du cœur.
Il n’avait que de la douleur.
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MessageSujet: Re: END | Nalepa | Victor END | Nalepa | Victor Empty
Dim 23 Fév - 22:37

Victor n’avait rien dit.

Victor n’avait rien fait.

Victor n’avait que planté ses iris dans celles de l’espoir perdu, à la recherche d’une quelconque issue.

A présent tout changeait. Tout était remis en cause.

Où sommes-nous ? Que faisons-nous ? Qu’advient-il de Slumberland ? Slumberland… Est-il seulement encore vivant ? Son roi est mort, les cauchemars ont pris le contrôle du royaume, le FDLS croit devenir un obstacle à l’encontre d’Ephialtès. Le grand ; le fort ; le vaillant. Pourriture…

Odette ne savait pas quoi faire non plus. Elle, simple Slumber, ne pouvait pas combattre contre des forces supérieures, des forces surnaturelles. Qu’était la cause du trou béant dans le cœur du pays des rêves ? Qui pouvait bien être le coupable ? Pouvait-on contrer cette destruction ?

Elle restait immobile, face à Victor. Victor… Que pouvait-il bien ressentir à cet instant précis ? Alors qu’il y a peu il était revenu d’entre les cauchemars traumatisé et marqué ils revenaient à lui, comme réclamant leur jouet préféré. Comme si, il avait beau vouloir se cacher, ces choses là-bas le retrouveraient ; toujours. Pouvait-on seulement jouer à cache-cache avec elles ? Tout ça dépassait l’entendement. Odette était dépassée par les événements. Si elle le pouvait elle partirait dans les escaliers de l’oubli pour oublier. Simplement oublier. S’oublier. Ne plus être sans forcément ne pas être, seulement errer dans un endroit où tout ça n’existe pas.

Oui, Odette avait peur. Au fond, dans ces moments extrêmes elle était pétrifiée. Tout ceci la dépassait. Mais en regardant Victor, elle se refusait à avoir peur parce qu’elle n’avait pas vécu. Elle n’avait pas vécu à Nightmareland comme Victor, elle n’avait pas passé une éternité là-bas. Elle était là, plantée comme une imbécile alors que certains souffraient de blessures vives. Certains ne demandaient rien d’autre qu’un peu d’aide, d’espoir dans un monde au bord du précipice.

Victor avait besoin d’elle et Odette devait être là pour lui. C’était le cygne blanc, la majesté de l’espoir qui devait aider le peuple, le rassembler, l’unir.

Machinalement, les bras de la rouquine se resserrèrent autour du corps frêle et paralysé qui se trouvait là. Peut-être en cet instant ne voulait-il pas d’étreinte. Peut-être en cet instant voulait-il partir loin d’elle, seul, à l’abri de tous les regards. Mais elle ne le laisserait pas. Elle ne partira pas de cette suite sans que Victor aille mieux. Et si ça devait prendre une éternité, elle restera une éternité. Elle était là pour lui après tout. Elle était là seulement pour lui.

Pour l’instant.

Ses mains effleuraient les cheveux du soldat, son dos, sa tête était posée contre son torse, son souffle réchauffait ce buste si froid. Le cygne tenait fermement le bègue, ne tremblant pas, ferme, sécurisant.

« Je suis là. »

Oui Odette était là, pour lui.

« Je serai toujours là pour toi. Peu importe le futur, je serai là. »

Et ils restèrent là, le temps qu’il fallut. Et c’est à cet instant précis que le cygne blanc pris une décision importante. Il allait intégrer le FDLS. Il allait arrêter de se cacher. Ses responsabilités étaient importantes mais il n’en faisait rien, alors il allait dans cette organisation. Et on allait voir qui était vraiment le cygne blanc ; qui était vraiment Odette.

L’espoir.
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